Après dix Day 1, le Mini Main Event attaque les choses sérieuses
Six Français sont encore dans le coup pour aller chercher le bracelet et les 575 000 $ à la gagne
Event #1 : Mini Main Event 2 700 $ (Day 2)
Pendant que nous étions occupé à vous raconter le déroulé du tournoi le plus cher de l'année, une autre petite sauterie se déroulait en parallèle dans la Grand Ballroom de l'Atlantis. Quatre jours durant, le Mini Main Event à 2 700 $ a égréné ses dix Day 1, à raison d'entre deux et trois par jour, plus un dernier ce matin dès 10 heures.
L'organisation a tout fait pour éviter l'overlay sur cette épreuve garantissant 5 millions d'euros… et a atteint son objectif. 2 031 entrées ont été enregistrées au total, pour un prizepool s'élevant à 5 077 500 $. Le futur vainqueur, qui sera couronné demain, récupèrera à lui tout seul la bagatelle de 575 050 $, tandis que tous les qualifiés pour le Day 2 étaient également dans les places payées, assurés d'un premier gain de 5 630 $. De quoi rembourser tous les joueurs ayant envoyé une deuxième bullet, même si comme vous allez pouvoir le constater, certains n'ont pas hésité à faire grimper le compteur bien plus haut. D'ailleurs, la balance penche clairement d'un côté, avec pas moins de 1 323 re-entries pour 708 joueurs uniques.

"J'ai envoyé 14 bullets !, n'hésite ainsi pas à nous lancer Thomas Eychenne. En plus, je restais sur un 0/16 à São Paulo, donc ça faisait 19 de suite sans ITM, ça commençait à être long…" Septième du PSPC en janvier 2023 pour 800 000 $, La Watch a de très beaux souvenirs ici à l'Atlantis, et on comprend qu'il ait tout fait pour prolonger le plaisir. Pour terminer dans le vert, il devra d'ailleurs le prolonger jusqu'en table finale, qui offrira au moins 51 080 $.
"C'est un peu à cause de leur application WSOP+, se défend Thomas. Tu as un QR code maintenant, c'est super bien fait, en deux clics, je me réinscris. Si ç'avait été sur un EPT, avec une heure de queue à chaque fois, je n'aurais jamais mis autant de bullets." Si on regrette un peu de notre côté le bon vieux site WSOP.com et ses PDF de fin de journée, il faut reconnaître que l'outil manquait pour se hisser au niveau de la concurrence. Une concurrence qui ne fait pour l'instant aucunement peur à Thomas, bien installé au-dessus de la moyenne.

Mais le chipleader du clan français est un joueur que l'on n'attendait pas sur un tel buy-in, le n°1 de la All-Time Money List hexagonale, Jean-Noël Thorel, compté à plus de 800 000 jetons, pour un average tournant autour de 600 000. "Il est arrivé avant-hier soir, nous précise son grand copain Frédéric Delval, assis à la table d'à côté devant un stack de 350 000. Il a sauté dans le premier Day 1 venu et s'est qualifié tout de suite. Moi, je suis passé par celui du soir. Ça s'est terminé à 2 heures du matin, donc c'est comme s'il était 8 heures pour moi, j'étais bien crevé." L'adrénaline du deep run, sans nul doute le premier carburant du joueur de poker pour lutter contre le jetlag et la fatigue.

Joli choc des générations tricolores sur cette table, où l'on retrouve, pile en face de JNT, Arthur Conan. Plutôt discret en live cette année, après notamment des saisons 2021 et 2022 assez exceptionnelles, on compte sur le Champion du Monde online pour nous prouver qu'il n'a rien perdu de sa superbe aux tables en dur.
Plus affuté des Trois Mousquetaires français l'an dernier sur le WPT World Championship, dont il avait bullé la table finale (11ᵉ pour 456 500 $), Maxime Chilaud a cette fois opté pour les Bahamas, territoire sur lequel il ne comptait jusqu'alors aucun drapeau.

Au sein de ce casting étoilé, un seul Frenchie nous était inconnu parmi les six encore dans le coup lors de notre passage dans la salle de tournois. Et pour cause, puisque Loïc Pate est "un pur amateur." Travaillant pour le compte de la Capital Union Bank, il passe le plus clair de son temps professionnel "entre Genève et Nassau. Là, je devais venir pour le boulot, j'ai réussi à faire coïncider ça avec ce tournoi, et en plus, c'est ma boîte qui paie l'hébergement."
Une grande première à taper le carton à l'Atlantis pour celui qui s'est mis au poker seulement "il y a 2-3 ans. Je joue principalement dans un club privé à côté de Genève, qui s'appelle le DC Poker. Ce tournoi, c'est mon plus gros buy-in." Ce qui n'a pas empêché celui qui compte effectivement moins de 2 700 $ de gains en tournois live sur sa fiche Hendon Mob de repasser à la caisse. "Ma première bullet a duré cinq mains, je me suis pris deux gros setups." Un choix payant puisque sur la deuxième, Loïc avait monté plus de 700 000 jetons aux dernières nouvelles. "Je suis un grand fan de Dans la Tête d'un Pro. D'ailleurs, il y avait des joueurs du Team, non ? J'ai vu Romain et Mustapha..."

Tout à fait, malheureusement, nos deux W rouges ont pris la porte lors des premiers niveaux de ce Day 2. Sortis respectivement en 290ᵉ et 197ᵉ places, Romain Lewis et Mustapha Kanit se content du premier prix à 5 630 $. Ils rejoignent d'autres grands noms dans le rail tels que Chris Hunichen, Ognyan Dimov, Ebony Kenney, Mario Ho, Faraz Jaka, Erik Seidel, Boris Angelov, João Simão, Anthony Zinno ou encore Stephen Song.

Car oui, ce qui nous a frappé avant tout au moment de commencer à nous intéresser à ce tournoi, c'est la densité de son casting. On savait que les meilleurs joueurs de la planète avaient fait le déplacement aux Bahamas pour éventuellement coupler leur quête de bracelets aux gros tournois Triton parsemés durant le festival, mais on reste interloqués à voir Ole Schemion, Timothy Adams, Hossein Ensan, Sergio Aido, Anatoly Filatov, Alex Keating, Jerry Wong (photo), Joseph Cheong, Jeffrey Hakim ou encore Nicolas Chouity, tous en train de se la donner sur un 2 700 $. Alors même pendant que l'élite s'affronte sur le Main Event Triton à 100 000 $ ou le Dealer's Choice Championship à 25 000 $, comptez sur nous pour suivre ce Mini Main Event de près.
"Ça doit être sympa de jouer ce tournoi en sachant que, si tu sors, tu vas pouvoir aller jouer direct le 100K Triton derrière," me glisse Harper en apercevant Fedor Holz. Sauf qu'au vu de son beau tapis, l'Allemand n'a prévu d'aller nulle part.