Winamax

Adieu le Rio, à bientôt les WSOP

- 25 novembre 2021 - Par Veunstyle72

The job is done, baby!
Les World Series of Poker 2021 sont officiellement terminées
Le rideau sur le Rio, lui, est définitivement tiré

Fin des WSOP
Ce dernier marathon aura duré plus d’un mois et demi pour les plus endurants, s’étalant sur 88 tournois au total, récompensant des milliers de joueurs de centaines de millions de dollars (cela fait beaucoup de chiffres) : il est désormais l’heure de rentrer à la maison et de se reposer un peu. Cette 52e édition des World Series of Poker aura été disputée dans un esprit très particulier, on le savait d'avance. Très Covid et forcément pas aussi international que par le passé. Mais nous avons tout de même pu jouir de notre jeu préféré pendant quelques semaines à Las Vegas, et pour la dernière fois dans les murs de ce mythique casino du Rio. Le jeu en valait la chandelle.

Bientôt, tous les souvenirs créés ici ne seront plus que ça : des souvenirs. Que va t-il advenir de la désormais ex-maison des WSOP ? Des rumeurs disent que le Rio et son Centre de Convention disparaîtront pour laisser la place à une franchise NBA, des tours d'appartements ou un tout nouveau casino. D'autres l'assurent : ses deux tours colorées de rouge et de bleu resteront debout. Dans tous les cas, les World Series vont quitter ses murs, après seize ans d'une histoire d'amour tumultueuse mais tellement riche en histoires.

Car si les WSOP peuvent s'en aller du Rio, les souvenirs ne s'en iront pas de nos mémoires. Et il y en a beaucoup... Heureusement, Internet est là pour nous permettre de ne jamais oublier. Depuis le premier coverage de Benjo pour Winamax, en passant par les vidéos de Tapis Volant, celles d'Harper, tant et tant d'épisodes légendaires de Dans la Tête d'un Pro... Allez vous perdre sur tous les liens, ici dans la colonne à droite de ces lignes : nostalgie garantie.

amazon room
Dans cette arène qu'était le Rio, des légendes ont gravé leur nom dans l'histoire, des carrières sont nées, des hero calls de mutant ont été inventés, des vies ont changé à tout jamais, des qualifiés Winamax ont bien grandi, beaucoup d'alcool a coulé sur le toit du Voodoo, les billets ont volé, des larmes ont coulé, de la joie, de la peine, des instants de vie qui resteront gravés à tout jamais. Comment ne pas partir avec un peu de mélancolie et les yeux embués au moment de boucler la valise ?

Il nous sera absolument impossible de revenir sur toutes les incroyables aventures vécues ici depuis le milieu des années 2000, à moins d'avoir envie d'écrire un romain très épais. On se contentera donc de revenir ci-dessous sur l'histoire la plus récente des WSOP : heureusement pour nous, elle est d'une richesse à peine croyable, tant cette dernière danse au Rio nous a offert un condensé d'histoires déjà gravées dans la légende du poker. Et ensuite, il sera temps de se tourner vers l'avenir. Un avenir au pied d'une fausse Tour Eiffel, que l'on espère tout aussi radieux et (par pitié) avec une climatisation mieux réglée.

wsop2022
Un nouveau casino (même deux, le Paris et le Bally's), des murs sans histoires, un futur à écrire, les WSOP 2022 auront évidemment un goût totalement différent, un goût de renouveau complet. Et même s'il est déjà l'heure de partir d'ici, le cœur chargé d'émotion, personne ne cachait son excitation à l'idée d'aller s'installer désormais très vite sur le Strip de Las Vegas. Rendez-vous est pris dans six mois. Oui, déjà ! Vous serez avec nous ? - Veunstyle

2021, un millésime d'exception

wsop2021
Quelle dernière cuvée ! Pour la dernière dans le domaine du Rio, ce Vegas 2021 restera parmi les plus beaux que nous ayons eu la chance de vivre. Pour le poker français comme pour le Team Winamax, cette édition fut une formidable bacchanale. Petit flashback pour revenir sur les moments champagne du festival.

LeVietF0u tire le premier

Pierre
En ouverture de banquet, c’est Pierre Calamusa qui allume le premier pétard. Au lendemain d’un High Roller à 25 000 $ un peu court, LeVietF0u recharge la bankroll sur un… 1 000 $ Super Bounty Turbo. Le Team Pro réalise un tournoi magnifique, mais passe à un cheveu du bracelet, s’inclinant face à Michael Perrone lors du heads-up final. 94 briques pour cette première TF : la campagne 2021 du Team est bien lancée.

Quelques jours plus tard, le frisson viendra d’un Français qui nous était jusqu'alors inconnu. Jeremy Malod perce un field de 1 450 joueurs sur le 1 500 $ 6-max, mais se fait renverser dans l’ultime duel par Bradley Jansen. Première perf à six chiffres pour le clan tricolore (193 711 $) et deuxième médaille d’argent. Le moteur commence à chauffer.

Hellmuth continue d’écrire sa légende

phil hellmuth
Pendant la deuxième semaine, les Français et les Team Pros se font plus discrets. Quelques grands noms du poker mondial attirent la lumière et commencent à compléter leur collection de bracelets. Anthony Zinno claque le doublé sur le Seven Stud Championship puis le 1 500 $ H.O.R.S.E, Jason Koon chope son premier titre WSOP sur le prestigieux 25 000 $ Heads-up, Chance Kornuth prend son troisième bracelet sur le Short Deck à 10 000 $ et Michael Addamo continue d’atomiser les hauts plateaux du jeu, en enlevant le High Roller à 50 000 $ des mains de Justin Bonomo.

Mais parmi les légendes du poker qui se sont signalées sur cette édition 2021, comment ne pas parler de Phil Hellmuth ? Le vieux crocodile a encore croqué les fields et gouté aux saveurs d’un bracelet WSOP : 7 tables finales (record sur une édition), trois heads-up et un titre, le seizième de sa carrière, sur le 1 500 $ Deuce To Seven. Fidèle à lui même, Hellmuth continue de pulvériser les records, et d’animer les plateaux télévisés par ses réactions épidermiques, parfois à la limite du fair-play, comme lors de ces finales perdues face à Anthony Zinno et Jeremy Ausmus.

Josh Arieh
Le Poker Brat n’en reste pas moins un champion hors norme, un livetard comme on en fait plus, qui fait rêver les passionnés de ce jeu, dont il est tombé amoureux il y a plus de trente ans. L’idylle continue toujours. Avec ses stats exceptionelles, on pouvait penser que Phil se consolerait de ses deuxièmes places avec le titre "WSOP Player of the year", qui manque toujours à son palmarès. Eh bien non. La légende du poker américain est devancée par Josh Arieh, auteur lui aussi d'un festival hors norme. Un premier titre au bout de trois semaines sur le 1 500 $ PLO, pour 204 766 $, une table finale dans la foulée sur le Poker Players Championship à 50 000 $, un deuxième bracelet sur le 10 000 $ PLO8 puis quatre top 10 dans la dernière ligne droite. L’Américain a roulé sur le festival pour s’adjuger ce titre de « Player of The Year ». Et tel qu’on connaît Phil, il ne se satisfera absolument pas de cette nouvelle deuxième place.

Alex Réard, le champion récompensé

reard
Pierre Calamusa, encore 4e d’un Super Bounty pour 65 briques, et Jérémy Malod nous avaient offert les premières palpitations. Alexandre Réard lui, nous donne le premier orgasme. Après trois semaines de festival, l’ambassadeur Unibet remporte le premier bracelet tricolore, sur un magnifique 5 000 $ 8-max. Le taulier français a bataillé pendant trois jours, abattu un field de 421 concurrents et géré sa finale d’une main de maître pour remporter son premier titre WSOP et 428 694 $. Respecté pour ses nombreux exploits passés, mais aussi pour sa personnalité appréciée de tous sur le circuit français, Alex s’offre à Vegas le titre le plus marquant et le plus juteux de sa carrière. Une victoire méritée, qui en appellera bien d’autres et qui a ouvert la voie à un remarquable quadruplé tricolore.

Adam et Amokrane, from random to legend

jean luc adam
Le sacre du pro a donné des idées aux amateurs. Venu à Vegas grâce au cadeau d’anniversaire de son fils, qui lui offrait un billet d’avion et un ticket pour le 1 000 $ Super Seniors, Jean-Luc Adam vit un rêve éveillé pendant quatre jours et s’impose devant 1 893 joueurs. Le vétéran français, ancien gardien des Chamois Niortais, se fait un nom en validant le deuxième bracelet bleu, pour un gain de 255 623 $. En pleine confiance, Jean-Luc prolonge le kiff en s’alignant pour la première fois sur le Main Event, atteignant même le Day 5, pour ajouter un autre beau billet à son butin. 

Mourad Amokrane
Un nouvel éclair français s’abat sur l’Amazon Room une semaine plus tard. Arrivé en solo à Vegas, Mourad Amokrane joue le feu sur le PLO 8-handed à 1 500 $ et arrive sur l’ultime table avec un stack écrasant. La finale ne sera qu’une formalité, l’amateur décroche un titre inouï, 132 844 $ et le troisième bracelet bleu de ces WSOP !

Koray Aldemir, le talent a parlé

koray_winner
Les belles histoires à la Chris Moneymaker, les illustres inconnus qui percent le plus beau tournoi du monde pour prendre la couronne et les millions, ça ne sera pas pour cette année. En 2021, le destin a choisi de récompenser l’expérience, la technique et le talent de Koray Aldemir. Le champion allemand, déjà auteur de moult performances sur le circuit High Stakes, ajoute à sa collection le plus prestigieux des trophées pokeristiques, et une perf monstrueuse de 8 millions de dollars. Et sa victoire ne souffre d’aucune contestation.

koray aldemir
Koray a parfaitement négocié son tournoi, du premier jusqu’aux derniers jours, où il entamait la table finale dans la peau de chipleader. Sachant mettre la pression mais aussi faire preuve de patience, il a attrapé au meilleur des moments Papo MC, le rappeur argentin, pour presque s’assurer sa place en heads-up. Dans le duel final, Aldemir a vu l’étonnant George Holmes revenir sur lui, allant même jusqu’à s’emparer du chiplead. L’amateur d’Atlanta, l’organisateur de home-games qui ne joue que le Main Event en tournoi officiel, a fait vibrer l’Amérique tout le long de cette finale. Tenant la dragée haute au pro Allemand, George Holmes s’incline finalement face au talent de Koray Aldemir, auteur d’un bon call, qui le fait entrer au panthéon du poker allemand.

Chevre.Miel, petit grinder devenu grand

Chevre.Miel
Il nous a fait vibrer pendant neuf jours. Nicolas Vayssières, aka Chevre.Miel, a sans conteste été la révélation française de ce Main Event. Qualifié KING5 avec la clique Antoine Goutard, Rosalie Petit, Cédric « IllicoBusto » et Cap Haddock, l’amateur de pizza sucrée-salée a montré à ses adversaires, aux couvreurs et aux caméras de Poker Go le grinder redoutable qu’il était. On connaissait déjà sa technique aiguisée, on a découvert un joueur de live téméraire, capable de s’adapter à tous les profils et de mettre dans des spots terribles certains des plus grands noms du jeu. Son parcours magnifique s’arrête finalement à la 17e place. À neuf places d’une finale de Main Event, c’est forcément frustrant mais un grand bravo à ce joueur, qui, en plus d’être tranchant à la table, est une véritable crème en dehors. Transformer un freeroll en 305 000 $, c’est déjà pas mal. Pour les trophées, ce n’est qu’une question de temps. 

ChevreMiel
On n’oublie pas non plus le champion EPT Nicolas Dumont, la hardiesse de Julian Milliard, la solidité d’Arnaud Mattern, la technique de Clément Van Driessche, l’imprévisible Johan Martinet, le représentant PMU Pierre De Almeida et l’ex-team pro Ivan Deyra, qu’on a pris beaucoup de plaisir à suivre durant ces dix jours de Main Event.

L'ultime razzia du Team Wina

Avant la dernière semaine, la fête était déjà belle. Mais ceux qui ont quitté Vegas juste après le Main Event ont loupé un bouquet final époustouflant. Et c’est le Team W qui a tiré les dernières fusées !

romain lewis winner
Le premier à faire éclater le W rouge dans le ciel de Sin City répond au nom de Romain Lewis. À 26 ans, le jeune prodige met la main sur le bracelet qui lui avait échappé de peu en 2018, où il s’était contenté de deux podiums à 300 briques. Cette fois, c’est sur un tournoi un peu plus expéditif que le Français a produit la magie : un 10 000 $ Super Turbo Bounty. Maitrisant à merveille son jeu short stack, Romain Lewis a renversé la vapeur en finale pour écarter Stephen Chidwick avant de retourner Aditya Agarwal. Face à un rail de folie mené par le trublion Mustapha Kanit ("Pression constante, pression constante !"), Romain Lewis remporte le plus beau trophée et le plus gros gain de sa carrière, 463 885 $.

adrian mateos alex
Dans des sphères un peu plus vertigineuse encore, Adrián Mateos a montré une fois de plus sa capacité à dompter les meilleurs joueurs du monde sur le Super High Roller à 250 000 $. Appuyant sur l’accélérateur en milieu de Day 2, l’Espagnol a mis une pression maximum sur ses concurrents de renom, pour prendre les rênes du plus cher des tournois du festival. Malgré un flip crucial perdu face à son ultime adversaire, le jeune Anglais Ben Heath, le Madrilène a dominé la finale avec la détermination qu’on lui connait, pour valider son premier titre sur le plateau Super High Roller et la plus grosse perf’ de sa carrière. Empochant son quatrième bracelet et un gain de 3 265 362 $, Adrian montre une nouvelle fois qu’il est l'un des meilleurs joueurs de poker sur cette planète. La maquina a encore frappé.

leo margets
L’hymne espagnol qui retentit au Rio ? C’est récurrent avec Adrián Mateos. Mais deux fois en deux jours, c’est juste historique. Juste après la victoire de Mateos sur le Super High Roller, sa compatriote et collègue du Team Leo Margets enlève le Closer à 1 500 $ ! Une perf à 376 briques, la plus juteuse de la carrière de Leo, le premier bracelet féminin du festival sur un évènement ouvert et le troisième du Team Winamax en une semaine. N'en jetez plus !

Leo Margets
Cet exploit est à l’image de l’équipe menée par Stéphane Matheu : irréel. « C’est l’année de tous les records », commente le coach en nous déroulant des chiffres à donner le vertige : 68 ITM sur les WSOP (soit 19 % de places payées sur 353 tournois joués) dont 12 tables finales signées par six membres différents de l'équipe. Avec, au bout du compte, un record de victoires au cours de la même campagne WSOP. Le meilleur Team du monde, vous dites ? - Fausto

Equipe
Fatigués mais heureux : les reporters Winamax sur les WSOP 2021. De gauche à droite : Clément le CM, Veunstyle, Benjo, Alex de Winamax.es, notre inestimable photographe Caroline Darcourt, et Fausto le rookie. À bientôt !

pierre calamusa
Pierre, il faut partir maintenant