Pas l'temps d'niaiser

- 2 juillet 2016 - Par Benjo DiMeo

Event #54 - NLHE Crazy Eights 888$ (Day 1B)

« Congratulations players, you are in the money ! »

L’annonce au micro concerne les joueurs du Day 1B du tournoi Crazy Eights à 888$ : la structure résolument turbo fait que, de 1525 joueurs présents à 16 heures, ils ne sont déjà plus que 229 à 22 heures, tous assurés de gagner un minimum de 1333 dollars. Entendant cela, je pars à la recherche d’éventuels survivants Français et tombe sur un Antonin Teisseire toujours en place avec quelque chose comme 40,000 unités aux blindes 600/1200. « Il m’a fait un joli coup, ton collègue », dit-il en pointant du doigt le siège 1 à sa gauche, à côté du croupier. Mes yeux opèrent un travelling et tombent sur un petit bonhomme plein de vie à l’éternel sourire de sale gosse : Aurélien Guiglini.

« On est parti à tapis préflop, pot de 75,000 », poursuit Antonin. « As-Dame contre paire de 9 : il trouve tout de suite le neuf ! Comment je peux faire deuxième au Venetian alors que je ne sais pas gagner un coin-flip ? »

« C’est une vraie boucherie, ils se foutent pas de notre gueule de ce côté là ! » remarque Guignol. « A l’époque des 1000$ et des 1500$ quotidiens, on avait que ce mot là à la bouche et c’était pas forcément justifié, mais là, le terme est approprié. » En effet, avec 97% d’éliminations lors du Day 1A (36 survivants sur 1291 partants), les joueurs n’ont « pas le temps de niaiser », comme disent nos cousins Québécois. Cependant, le génie marketing qui sommeille en Guignol ne tarit pas d’éloges à propos de cette épreuve low-cost et re-entry : « Pouvoir faire l’argent dès le Day 1, c’est absolument génial : les mecs sautent, prennent un peu de sous, et peuvent retenter leur chance une heure plus tard, ou le lendemain. »

Antonin et Guignol sont les deux seuls Français que nous avons repéré dans l’argent : il va leur falloir survivre encore quelques heures afin de se qualifier pour le Day 2, qui sera joué dimanche.