Sélection et petit club
Par Paris sportifs
dansCes joueurs évoluaient dans des clubs mineurs de leur championnat. Pourtant, contre toute attente, ils ont rejoint l’équipe de France.
Étincelant avec les Bleuets lors des Jeux, Michael Olise connaîtra pour la première fois les joies de la sélection A cette semaine. Didier Deschamps l’a avoué : il était déjà proche de faire partie des 23 pour l’Euro, mais “il a franchi un nouveau cap” en signant au Bayern cet été. Si c’est visiblement plus simple d’être sélectionné lorsque l’on joue dans un grand club, voici quelques exemples qui prouvent que le contraire est possible.
Frédéric Née (Bastia)
Frédéric Née est un buteur inné. Frédéric Née est également l’homme d’un seul club, ou presque : le SC Bastia. Et en 2000-2001, Née termine troisième meilleur buteur du championnat. “Je tirais au pif”, a-t-il déclaré à l’époque. En tout cas, ça a fonctionné : suite à son excellente saison, la moutarde monte au Née de Roger Lemerre, qui l’appelle pour disputer la Coupe des Confédérations 2001. Mais le sélectionneur n’a pas vraiment eu le Née creux : Fred ne dispute qu’un seul match. Suffisant néanmoins pour remporter la compétition. L’été suivant, il rejoint l’Olympique Lyonnais, avec un seul objectif : tirer les Verts du Née. Pari perdu : il ne marque que 6 buts en 38 rencontres, et finit par retourner à Bastia en 2003, sans jamais reporter la tunique bleue.
Pascal Chimbonda (Wigan)
“Yes, Wigan !” C’est par ces paroles que Raymond Domenech a annoncé la sélection de Pascal Chimbonda pour la Coupe du Monde 2006, et a par la suite influencé Barack Obama, qui a repris cette phrase pour en faire un slogan de campagne présidentielle. Chimbonda rejoint le club anglais en 2005, alors qu’il vient tout juste d’être promu en Premier League. Un choix payant : à l’issue de la saison, il est élu meilleur latéral droit du championnat, et figure ainsi dans l’équipe type, aux côtés de Steven Gerrard, Frank Lampard, Cristiano Ronaldo ou encore Thierry Henry. Quelques semaines plus tard, il est sélectionné pour la Coupe du Monde en Allemagne, à la surprise générale. Il obtient ses premières et dernières minutes en Bleu à l’occasion d’un match de préparation contre le Danemark, n’entre pas en jeu durant le Mondial, et ne reverra plus jamais Clairefontaine.
Yohann Pelé (Le Mans)
En 2008, Yohann Pelé est l’un des piliers d’une équipe du Mans qui, bien que habituée à jouer le maintien, marque les esprits d’une génération de fans de football : Corchia, Basa, Romaric, Sessegnon, De Melo, Gervinho, Matsui, Stromstad, Coutadeur, Grafite…
Nombreux sont les joueurs passés par le mythique stade Léon Bollée, mais peu sont ceux qui ont réussi à être appelés chez les Bleus en étant un joueur du MUC 72. Valeur sûre du championnat au poste de gardien de but, Pelé est même un temps suivi par des clubs d’envergure, Arsenal en tête. C’est donc tout naturellement que Raymond Domenech le sélectionne à l’automne 2008, pour un match amical contre la Tunisie. Il n’entre finalement pas en jeu, la place de titulaire revenant au jeune Steve Mandanda. Mais comme le dirait si bien Jonathan Clauss : pas grave, il a eu les équipements.
Charles N’Zogbia (Wigan)
Le milieu offensif formé au Havre débarque en Angleterre à 18 ans, et plus précisément à Newcastle. Après 5 ans au club, il est transféré à Wigan, où son talent permet au club de se maintenir en Premier League, mais aussi de taper dans l'œil du sélectionneur… de l’Angleterre, Fabio Capello. Ayant passé 5 ans au pays, N’Zogbia est en effet éligible à la naturalisation, et voit d’un bon œil le fait de jouer pour les Three Lions.
Finalement, il est appelé par Laurent Blanc dès le premier rassemblement du sélectionneur en août 2010, ce qui met fin aux spéculations sur la sélection qu’il compte représenter. Il obtiendra par la suite une nouvelle sélection en 2011, mais en restera là avec les Bleus.
Marvin Martin (Sochaux)
Au début des années 2010, l’équipe de France est hantée par les fantômes de Knysna. Avec Laurent Blanc aux manettes, elle essaye tant bien que mal de lancer un nouveau cycle, et cherche désespérément des nouvelles têtes d’affiche. Les meilleurs joueurs de l’équipe ont écorché leur image lors de la Coupe du Monde (Ribéry, Malouda, Evra…), les anciens espoirs ont explosé en plein vol (Gourcuff), et les nouvelles stars (Benzema, Nasri…) peinent à porter la sélection. Au même moment, un duo affole le championnat de France : Ryad Boudebouz et Marvin Martin, deux purs produits de la formation sochalienne, viennent de mener leur équipe à la 5e place du classement, synonyme de Coupe d’Europe. Mieux, Martin remporte le trophée de meilleur passeur de la division avec 17 assists.
C’est donc logiquement que “MM” rejoint les Bleus à l’été 2011. Pour sa première sélection, il entre à un quart d’heure de la fin, mais inscrit quand même un doublé et donne une passe décisive lors de la victoire 4-1 de la France en Ukraine. Suffisant pour être qualifié de “nouveau Zidane” le lendemain : la comparaison de trop.
Les pages à suivre