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[Blog] Lire pour le meilleur

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Blog Adrien Delmas

Bien le bonjour à tous ! Cela faisait longtemps que je ne vous avais pas écrit de billet de blog et c’est avec un grand plaisir que je m’attaque aujourd’hui à un thème assez particulier pour moi : la lecture. Plus spécifiquement, je vais aborder mon rapport assez compliqué avec le sujet.

Cela en surprendra sûrement quelques-uns, mais j’ai toujours eu beaucoup de mal à lire. La preuve en est qu’entre ma naissance et mes 24 ans, j’ai dû lire tout au plus cinq ou six bouquins, dont deux Poker Harrington, un Le mental au poker (disponible ainsi que sa suite dans notre Boutique VIP) et le livre de mon coach mental (ainsi qu’à d’autres membres du Team Winamax) Pier Gauthier. Pourtant, ce n’est pas l’envie qui me manquait et chez mes parents doivent encore trôner une bonne vingtaine de livres que j’ai achetés... mais jamais lus. Bien sûr, pour avoir entendu des histoires semblables des dizaines des fois, je sais que je ne suis pas le seul dans ce cas.

Le spleen du livre

Pourquoi étais-je à ce point contrarié par la lecture ? Au-delà du divertissement plus facile et plus fun des consoles, sur lesquelles j’ai passé moult heures, l’explication est je pense assez simple : cela m’ennuyait. Je trouvais ça lent, avec une dizaine d’heures (parfois plus !) pour finir un livre sachant qu'en plus il n’y avait pas d’images ! Pire, lire m’endormait et j’avais du mal à rester concentrer pendant ne serait-ce que vingt minutes. Je m’étais donc naturellement tourné vers les BD et les mangas, plus visuels et rapides à lire.

C’est vers mes 19-20 ans que j’ai commencé à ressentir un réel problème avec ça. Pas tant dans la lecture à proprement parler mais la frustration de vouloir lire des livres et de ne pas y arriver en voyant cette énorme masse de pages comme un insurmontable défi à relever. Il y avait beaucoup de choses que je voulais lire (des biographies, des romans, des livres de vulgarisations, de la psychologie, de la sociologie...) mais j’avais peur de me lancer dedans. Tous les ans, je me fixais un objectif de deux ou trois livres dans l’année mais jamais je n’ai réussi à dépasser la 150e page. Cela a créé un véritable blocage en moi. Alors comment faire lorsqu’on a la volonté de réaliser quelque chose mais qu’on n’y arrive pas, au point de penser que c’est impossible ?

Kindle bueno

Kindle

Premièrement, un gros déclencheur pour moi a été de changer de support. J’ai reçu pour mon anniversaire l’an passé une liseuse Kindle et cela a totalement changé ma perception de la lecture. Le fait de ne plus voir le gros pavé d’un livre papier et donc de me concentrer page après page m'a enlevé une grosse part de stress dans le fait de lire. Je ne me disais plus “C’est impossible que je finisse ça, c’est si long,” et donc j’ai commencé à lire sans attentes particulières, juste une page à la fois.

C’est aussi quelque chose d’important pour moi dans l’apprentissage du poker, de se concentrer sur une chose à la fois, ne pas s’éparpiller et d'avancer étape par étape. Quand je veux travailler quelque chose qui me demanderait une énorme quantité de travail, je décompose cette grosse pile d’heures en différents sous-ensembles. Tout de suite, cela parait déjà plus réalisable. Une fois tous les sous-ensembles réalisés, on se rend alors compte qu’on a accompli notre objectif.

Ensuite, moi qui trouvais que lire m’endormait, j’ai décidé de faire de ce “problème” une solution. En effet, avec sous le coude un tel remède miracle pour dormir rapidement tous les soirs, pourquoi s’en priver ? Depuis un peu plus d’un an maintenant, je lis quasiment tous les soirs avant de m’endormir et c’est un excellent moyen de faire redescendre la pression après une session qui a généralement duré plusieurs heures, faite de hauts et de bas émotionnels et intellectuels. Pour moi, cela fonctionne mile fois mieux que de glander des heures sur Netflix à regarder une série quelconque et de bouffer encore de l’écran et de la lumière bleue. Cela m’aide à me calmer, me changer les idées et me mettre dans une bulle avant de m’endormir. C’est cela le deuxième point : essayer de trouver le positif dans les petits défis du quotidien.

Trouver son rythme

Point numéro 3 : le momentum ; ou la dynamique pour trouver un équivalent français. Au terme du premier livre que j’ai lu, Le meilleur des mondes d’Aldous Huxley, j’étais presque étonné d’arriver aussi rapidement à la fin. Cela m’a aidé à construire une image positive de moi-même, capable d’accomplir la lecture entière d’une œuvre. De quoi me donner envie d’en lire un autre, puis un autre, encore un autre et ainsi de suite, dans une sorte de cercle vertueux qui a transformé cette habitude en plaisir. Dans le poker, c’est pareil. Le momentum fait partie intégrante du travail et du grind. C’est pour ça que même une petite tâche peut avoir un gros impact sur les autres car elle aura aidé à construire une confiance nécessaire à sa réalisation.

Adrien Delmas WPO

Pour finir, n’oubliez pas d’ajouter du fun. Par exemple, une fois terminé un essai de sociologie très intéressant mais difficile à appréhender et qui demande du temps et des efforts intellectuels, je n’avais pas envie de replonger tout de suite dans un autre ouvrage si complexe. J’avais besoin d’un peu d’air frais, alors j’ai su m’écouter et lire un petit ouvrage d’une centaine de pages sur l’écologie. Cela a fait office de petite parenthèse tranquille, rendant la lecture de l’essai suivant beaucoup plus digeste et plaisante.

Une méthode que j’étends donc aussi au poker. Si je me rends compte que je suis censé bosser sur un sujet donné assez complexe et que je n’en ai pas envie, je m’autorise environ 30-45 minutes de travail sur un autre sujet qui me botte davantage, pour ensuite revenir sur le premier. Je préfère ça plutôt que de me forcer à faire un effort qui serait au final contre-productif. Évidemment, il s’agit de trouver le juste milieu et ne pas systématiquement fuir nos responsabilités. Il appartient à chacun de juger de ses priorités.

Résultat des courses : l’an passé, j’ai lu une vingtaine de livres. Autant vous dire que toutes ces années à me mettre la pression pour lire sont révolues. La lecture est devenue un réel plaisir et m’a fait découvrir des sensations que je ne connaissais pas auparavant, comme le fait de me transporter dans un univers imagé et imaginé par moi seul, qui ne sera pas forcément le même pour un autre lecteur. Cela me sert aussi à approfondir des sujets que je connais mal (science, psychologie, sociologie, écologie, philosophie, biographies...), ouvrir mon esprit (dystopies, utopies, science-fiction...) et stimuler mon imaginaire (fantasy).

Merci donc à vous d’avoir pris le temps de lire, justement, ce billet de blog et je vous souhaite à tous de bonnes lectures pour cette fin 2020 et au-delà.

Embrassades barbues, Adrien.

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