[Blog] Ma victoire irlandaise

Par dans GénéralTournois Live il y a plus de 6 ans.

Blog Gaëlle
Avertissement : si vous n’étiez pas à Dublin cette année, vous allez, une fois terminée votre lecture, me prendre au mieux pour une folle, au pire pour une névrosée de la boisson. C’est qu’au-dessus de la salle de poker du Winamax Poker Open, au premier étage du centre de conférences du City West Hotel, l’ambiance est difficile à retranscrire. Vous avez sûrement vu un paquet de vidéos, ou lu les articles et posts sur les réseaux sociaux. Mais croyez-moi : pour assimiler ce qu’il s’est réellement passé là-haut, il fallait être sur place.

« Il », c’est le Winamax Beer Pong Open. Un tournoi pas loin d'être aussi prisé que le Main Event. Vous voyez, vous commencez déjà à me regarder de travers. Pourtant, une fois l'aspect financier écarté, je peux vous assurer que le trophée ramené à l'aide des petites balles de plastique est regardé avec des yeux aussi envieux que celui ramené à l'aide de petites tranches de céramique. En mai dernier, au SISMIX, je me suis retrouvée un long moment aux côtés de Guignol. Il venait de perdre en finale du WBPO de Marrakech. Je peux vous assurer : je ne l’avais jamais vu dans un tel état. Si le voir enchainer quelques liqueurs (ayant malencontreusement oublié de venir avec leurs petits copains les softs) ne m'a pas trop étonnée, c'est son regard noir et vide qui est venu m'interloquer.

- Ça va ?
- C'était mon rêve, putain.


Je vous avoue qu'à ce moment-là, je me suis tout de même dit qu'il en faisait un peu trop. J'avais moi-même terminé en 16e de finale du tournoi, après quelques lancers épiques en compagnie d'Adrien Delmas, mais m'en étais assez vite remise une fois la partie terminée. C'est durant l'été qui a suivi que la fièvre est montée. Avec la table siglée Winamax à la maison et... Lire la suite

Garder du plaisir (2/2)

Par dans Tournois Live il y a plus de 12 ans.

Suite de l'article «Garder du plaisir (1/2) »

Jour 2 du Winamax Poker Open de Dublin. Fort d'un gros tapis et en pleine confiance,  je commence à regarder de plus près la structure : 304 joueurs restants (sur 818 au départ), 84 payés. Le plan A est de profiter de mon gros stack pour écraser la bulle. Faute de quoi le plan B est de ne pas faire de conneries. Le plan C se trouve au bar. Problème potentiel : je me retrouve toute la journée à une table piège avec de sacrés personnages, également munis de gros tapis. Présentation.

- En face, Toufik joue son premier tournoi live, mais il n'est pas venu faire de la figuration. Il me sur-relance à la première occasion, et sa poker face est impeccable derrière un costume assez déroutant dans un style « Ali G aime le rouge ».

- A ma gauche, un ingénieur qui me montre des photos de ses enfants tout en m'expliquant qu'il est intimidé de jouer à ma table, ou encore qu'il ne veut pas sauter avant la bulle. Le croyant de bonne fois, je m'attends à lui rouler dessus... Mais le bonhomme est-il crédible ? Floating, 3bet sur mes ouvertures, relance premier de parole, tout y passe... J'ai l'impression d'être le pigeon de service !

- A ma droite, un joueur qu'on ne présente plus : Le King de St-Tropez. Pardon, je prononce mal : Le KIIING de Saint-Trrrrrrrrrrrropez ! Plagiste de profession, blagueur infatigable et imprévisible, il n'a pas son pareil pour animer une table. On l'appelle ainsi car il aime bien défendre n'importe quel Roi (oui, oui, K5, K2... TOUS !). Attention il se fait passer pour un rigolo (notamment car c'en est un !) mais il n'est pas là (que) pour plaisanter.

Je l'ai vu faire un fold incroyable sur un flop hauteur Dix avec deux As en main (il... Lire la suite

Garder du plaisir (1/2)

Par dans Tournois Live il y a plus de 12 ans.

Le Winamax Poker Open m'a permis de passer une semaine formidable. La notion de plaisir est tellement importante dans ce jeu... Quel que soit son niveau technique, son degré de motivation ou son "edge" : on ne contrôle finalement pas grand-chose sur le court terme !

Le plaisir. Un mot clé qui a toujours eu une importance primordiale dans mes choix de vie. Je vois tellement de joueurs de poker, professionnels ou non, qui se concentrent uniquement sur leurs objectifs sans penser à apprécier l'instant présent. Le plaisir. En fin de compte, n'est-ce pas l'un des premiers buts dans la vie ?

Ah, on me souffle dans l'oreillette qu'il faut aussi donner un sens à sa vie. J'y reviendrai. Parlons d'abord de plaisir, et revenons à Dublin et ce Winamax Poker Open !

Le premier prix de 65,000 euros me faisait suffisamment saliver pour donner le meilleur de moi-même sans néanmoins me mettre la pression inutilement. J'ai donc joué un poker relâché, parfois carrément "LAG-Tard" comme on dit (contraction des termes  "agressif" et d'"attardé" -retard- pour ceux qui ne connaissent pas cet anglicisme merveilleux).

Il faut dire que le tableau était beau : un format short-handed (six joueurs par table), des gros antes favorisant la prise de risque, et un statut de Team Pro/homme à abattre pour créer de belles dynamiques grâce au bountys mis en place par Winamax (150€ pour le joueur qui m'élimine !). J'abordais ce tournoi avec le même sérieux que n'importe quel autre beau tournoi du circuit pro.

Hélas, je commence par un faux départ canon ! Le style à haute variance que j'ai choisi me fait chuter à 2,750. C'est moins de 15% du tapis qu'on m'a confié lors de l'inscription... Pas de quoi pavaner. Pris d'un coup de... Lire la suite