[Blog] Mes superhero calls

Par dans GénéralAnalyse de mains il y a plus de 3 ans.

Davidi Kitai Blog Hero Call
« On bluffe pas Kitbul ! » Vous m’avez déjà entendu lâcher cette phrase au détour d’une scène de Dans la Tête d’un Pro. Et c’est vrai qu’au fil des années, le hero call est devenu ma marque de fabrique, mon « coup spécial ». Est-ce qu’il existe une meilleure sensation au poker que de gagner un gros pot en payant un bluff avec une main très faible ? Pour ce nouveau blog, je me suis chauffé à faire la rétrospective des hero calls les plus importants de ma carrière. Si vous avez suivi les streamings et coverages de mes grosses TF, vous remarquerez peut-être que certains d’entre eux manquent à l’appel. C’est parce que je me suis limité à ne garder qu’un seul coup majeur pour chaque tournoi. Voici donc, dans l’ordre chronologique, mes superhero calls

2008 : Heads-up pour mon premier bracelet
WSOP Pot-Limit Hold’em 2 000 $ (605 entrées)

Davidi Kitai Blog Hero Calls22 juin 2008. C’est ma première table finale aux World Series of Poker, et avec Chris Bell cela fait déjà deux heures que nous jouons en heads-up. Les blindes augmentent, les tapis se resserrent : j’ai moins de 20 blindes. Le déroulement exact du tout premier gros hero call de ma carrière s’est perdu dans les limbes de l’histoire… Ce qui est certain, c’est que ma main n’était vraiment pas terrible : K6, une hauteur avec laquelle je paie la moitié de mon stack sur la rivière d’un board 7A78A.

Si je me rappelle bien, j’ai défendu ma BB, puis le flop a été checké. Ensuite, j’ai décidé de miser sur le turn - d’un point de vue technique, je ne trouve pas ça génial avec le recul. Sur la rivière, j’ai tank très longtemps avant de payer. Mon call me semble toujours OK aujourd’hui, car beaucoup de tirages ont manqué la rivière. Mais il n’en reste pas moins très difficile, à cause du profil de mon... Lire la suite

[Blog] Macao Royale

Par dans Life StyleCash Game Live il y a plus de 4 ans.

Davidi Kitai Blog Team Winamax Macao Royale
Je me réveille, je suis à Macao, tour du Wynn Palace, 42e étage. J'entrouvre les stores, cent mètres plus bas la capitale asiatique du jeu s'étale devant moi. Il fait beau, même si comme d'habitude l'archipel est enveloppé de brume. Aujourd’hui : day off, car demain je joue le Main Event à 10 000 $ de l'Asian Pacific Poker Tour et j'ai envie d'arriver en forme. Mon programme du jour ? Rien ! Enfin, pas de poker en tout cas. Cela fait déjà plusieurs fois que le calendrier des tournois m'emmène à Macao, et à chaque fois c'est un vrai choc, toujours renouvelé.

On compare souvent Macao à Las Vegas. C'est vrai qu'il y a de loin quelques ressemblances évidentes, notamment esthétiques, mais tous les connaisseurs vous le diront : les deux n'ont rien à voir. Ici la fièvre du jeu est encore plus intense, les divertissements "adultes" qui font la notoriété de Vegas se font plus discrets, les bars, clubs et salles de spectacles sont peu nombreux et moins fréquentés : on vient à Macao pour jouer, et pas grand-chose d'autre. Les floors des casinos sont cinq fois plus étendus que ceux de Vegas, et à chaque table on gamble avec sérieux et application, de façon monomaniaque, religieusement pourrait-on dire. Cela en est presque flippant ! Mais les vieux quartiers de la ville, ses églises et bâtiments coloniaux, son dédale de ruelles où planent encore l'influence portugaise du XVIe siècle donnent à Macao ce supplément d'âme qui manque souvent à Las Vegas, parc d'attractions en carton-pâte ayant subitement poussé dans le désert au milieu du siècle dernier.

Je vais déjeuner avec Jimmy Guerrero, qui est ici chez lui ou presque. Il connaît les cash-games de Macao et leur faune comme sa poche. Entre deux raviolis, il me parle d’une partie de No-Limit... Lire la suite

[Blog] Ces temps de réflexion

Par dans GénéralTournois Live il y a plus de 8 ans.

Pour ceux d’entre vous qui suivent l’actualité des grands circuits de tournois internationaux comme l’European Poker Tour ou le World Poker Tour, vous avez peut-être remarqué que leurs organisateurs expérimentent ces temps-ci sur la mise en place d’une nouveauté de taille : la « shot-clock ».

Une shot-clock, qu’est-ce que c’est ? C’est grosso modo la généralisation du concept de « time » à l’intégralité des coups disputés dans un tournoi, avec un chronomètre imposé à tous les joueurs pour se décider sur chacun des tours de jeu (préflop, flop, turn, rivière), et avec une poignée de jokers utilisables à tout moment, lorsqu’ils jugent que leur décision est un poil plus compliquée. 

Ainsi, sur le Tournoi des Champions du World Poker Tour qui s’est tenu en Floride la semaine dernière, les joueurs avaient trente secondes, pas une de plus, pour se décider sur chaque tour d’enchères, plus cinq réserves de trente secondes supplémentaires. En table finale, les compteurs sont remis à zéro avec quatre réserves données à chaque finaliste. (Cliquez ici pour le règlement complet de la shot-clock en anglais)

Vous l’avez compris : le but de ce système, inspiré de l’horloge aux échecs, est de fluidifier le rythme des tournois, mais aussi d’empêcher les joueurs de faire exprès de réfléchir cinq bonnes minutes au moment de la bulle. Au passage, cela pourrait permettre de rendre les retransmissions TV et webcasts plus attractifs et divertissants, tout en améliorant le confort des participants et l’équité de la partie.

Le débat sur le temps de décision et l’instauration d’une règle en réaction aux joueurs plus lents que la moyenne dure depuis plusieurs années déjà : le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’est toujours pas réglé,... Lire la suite