[Blog] Souvenirs de séminaire
Par Général Life Style
dansPour des raisons personnelles, j’ai dû manquer cette année le séminaire du Team Winamax, qui a eu lieu fin mars à Biarritz. Depuis que le Coach Stéphane Matheu a commencé à organiser cet événement il y a onze ans, c’était la toute première fois que je ne pouvais pas participer. Faute de pouvoir profiter de ces quelques jours tous ensemble, j’ai eu l’idée de recenser dans ce nouveau blog tous les bons moments que j’y ai vécus depuis 2011. J’ai ressenti beaucoup de nostalgie à me replonger dans les photos des éditions précédentes.
Pour ceux qui ne seraient pas familiers avec le concept, le séminaire consiste en une petite retraite de trois/quatre jours, organisée une fois par an, où se réunissent l’ensemble des joueurs du Team Winamax. Il y a une dizaine d’années, Steph’ a eu une vision qui sortait du lot à l’époque, qui était de considérer le poker comme un sport à part entière, et donc d’accentuer la professionnalisation des joueurs de l’équipe.
Rien n'est laissé au hasard, tous les sujets sont évoqués : l’alimentation, le sommeil nous ont été détaillés par des spécialistes de ces domaines, des synergologues nous ont parlé de tells, des coachs mentaux sont venus nous aider à nous fixer des objectifs et à les réaliser, etc.
Bien sûr, on échange aussi beaucoup avec les membres du Team sur tous les aspects du poker : technique, mental, stratégie... On progresse beaucoup en s’ouvrant les yeux sur d’autres visions du jeu, on se remet en question aussi. Tout cela permet de souder l’équipe, parfois via d’interminables parties de loups-garous jusqu’au bout de la nuit, souvent dans de grands fous rires improvisés. En clair, c’est en partie lors des séminaires que se crée entre nous une vraie cohésion de groupe.
Beaucoup de compétiteurs de haut niveau (toujours bien choisis par Steph’) viennent également nous parler de leur parcours, notamment de leurs échecs passés qui leur ont permis d’apprendre et de se transcender pour finalement réussir. Leur expérience est une source d’inspiration sans limites, qui aide à mieux comprendre les mécanismes internes qui façonnent les grands champions.
Et puis, le programme strict nous impose une certaine discipline… qui n’est pas toujours évidente pour un joueur de poker : réveil matinal, sport (intensif) de bon matin, nourriture très saine... Le séminaire, c’est un moment hors du temps, une parenthèse enchantée de laquelle on a toujours l’impression de ressortir grandi. Allez, il est temps que je vous raconte.
Un groupe en perpétuelle évolution
Durant les premières années de ma carrière, le poker n’était pas aussi professionnel qu’aujourd’hui. Il n’y avait aucune discipline dans le groupe : les excès étaient fréquents jusqu’aux veilles des tournois et il n’était pas rare que des joueurs craquent mentalement.
Steph’ a dû mettre de l’ordre, ce qui ne fut pas chose facile avec les fortes personnalités qui composaient alors le Team Winamax. Les légendaires Antony Lellouche et autres Ludovic Lacay et leur mode de vie YOLO n’étaient pas les derniers pour entraîner les autres… qui ne mettaient pas longtemps à se laisser convaincre ! Ce qui n’a pas changé en revanche, c’est le talent : il était déjà là. Plusieurs joueurs étaient vraiment en avance, les bankrolls étaient énormes… et forcément, la flambe, facile. Heureusement que Steph’ était là pour nous fixer des limites.
À l’époque, il n’y avait pas non plus de "solvers", il était donc beaucoup plus difficile de structurer un cours sur la technique. On pouvait discuter d’une seule main de poker pendant deux heures et, à l’arrivée, personne n’était d’accord avec personne. Au bout du compte, on ne savait pas qui avait raison et qui avait tort. Deux joueurs avec un peu plus de bouteille que les autres se chargeaient alors d’animer les débats et de remettre un peu d’ordre avant que tout parte en sucette : Manub, qui avait écrit un livre sur le poker et possédait une vision un peu plus théorique, et le parrain Michel Abécassis, grâce à son charisme et son autorité légendaires.
L’équipe a énormément évolué au fil des années. Grâce à la Top Shark Academy, des joueurs jusqu’alors inconnus sur le circuit sont devenus des acteurs à part entière du Team. Si beaucoup sont partis au bout de leur année, d’autres sont restés plus longtemps et ont laissé une trace durable au sein de l’équipe, comme Mikedou, Aladin, et l’ami Volatar, qui est toujours là huit ans après sa victoire !
Est ensuite arrivée une recrue de poids, Alexandre Luneau, qui était déjà une légende dans le milieu du cash game highstakes. Nous avons eu de nombreux échanges intéressants, mais je regrette toutefois qu’il soit arrivé un peu trop tôt dans l’équipe et que nous n’ayons pas pu lui apporter autant que j’aurais souhaité pour qu’il puisse s’imposer sur le circuit du poker de tournoi. Il avait une vision très analytique et, du fait de son arrivée juste avant la démocratisation des solvers en MTT, notre approche était trop différente de la sienne.
En parallèle, plusieurs jeunes requins de la communauté française sont arrivés. Pierre Calamusa, Ivan Deyra, Romain Lewis ou encore Adrien Delmas, pour ne citer eux, ont contribué à rafraîchir l’équipe avec leur style de jeu très agressif qui faisait alors des ravages.
Puis vint le temps des renforts étrangers, avec des joueurs de la trempe de Mustapha Kanit, Adrián Mateos et João Vieira, qui ont propulsé le Team dans une autre dimension. Ils ont tiré tout le monde vers le haut : avec eux, le niveau de professionnalisme s’est vraiment rapproché des sportifs de haut niveau. Enfin, je n’oublie pas Gaëlle Baumann et Leo Margets qui, outre leur inestimable expérience du haut niveau, apportent au Team un surplus de pédagogie parfois nécessaire.
Aujourd’hui, nous avons, sans aucun doute, la meilleure équipe que Winamax n’a jamais connu. Disons-le carrément : la meilleure équipe qui existe au monde.
Il y a eu du sport… le matin
Je dois admettre une chose : j’ai sacrément galéré toutes ces années lors des activités sportives organisées par Steph’. J’ai quelques fois vomi (après une session de foot ou un cours de boxe), je n’ai pas réussi à monter sur la planche quand on a fait du surf à Biarritz - heureusement, je n’étais pas le seul, mais je tairai les noms - j’ai cru me noyer et j’ai voulu détacher la sécurité quand on a fait du canyoning à Chamonix, j’ai abandonné au bout de deux minutes durant la première montée en VTT à Sofia-Antipolis, je me suis endormi à chaque cours de yoga… La liste est longue.
Rassurez-vous, j’ai quand même quelques bons souvenirs aussi : un petit pont réussi face à Vikash Dhorasoo au mini-foot, la gagne en golf avec les deux autres “vétérans” Kool Shen et Michel Abécassis, ou encore une belle victoire au padel avec Volatile !
Des experts au top
Au départ, il fallait nous apprendre les bases, sur le mental et l’hygiène de vie notamment. Un psychiatre (fan de poker) est ainsi venu nous parler et est revenu de temps en temps - coucou Serge si tu me lis ! Au fil des années, les intervenants ont évolué. Pier Gauthier, un excellent coach mental, est venu plusieurs années de suite : il nous a aidé à nous fixer des objectifs, à travailler sur la résilience, l’acceptation, tous ces termes qui nous étaient alors étrangers et sont devenus familiers. Pier a d’ailleurs travaillé depuis avec bon nombre de joueurs du Team pour les conseiller personnellement.
À chaque fois, l’idée était de lier le domaine de compétence des intervenants au poker. Stephan Bunard, une référence dans le petit milieu de la synergologie, est ainsi venu nous parler du langage non verbal et du langage du corps, ce qui fut très utile pour l’analyse des tells. Surtout pour moi, vous me connaissez.
Et puis nous avons eu la chance de nous retrouver en compagnie de véritables champions de leur discipline, des sportifs de haut niveau, comme les tennismen Paul-Henri Mathieu et Nicolas Escudé, ou l’ancien Champion d’Europe et du Monde du 400 mètres haies Stéphane Diagana. Les écouter et partager autour de leurs expériences nous aide à mieux comprendre ce qui fait la différence entre deux athlètes du même niveau physique (ou technique pour le poker). C’était toujours très enrichissant de discuter avec eux sur notre niveau de compétitivité, réel ou supposé, la résilience ou le développement d’une forme d’ambition qui permet de viser l’excellence qu'eux ont atteint, à un moment ou un autre de leur carrière.
Cela nous a permis de nous rendre compte qu’ils ont souvent beaucoup galéré avant d'arriver au plus haut niveau. Ils ont dû s'adapter à beaucoup d’imprévus, gérer des blessures plus ou moins graves et, grâce à leur force mentale, retrouver la motivation pour remonter la pente. Je pense que c’est très parlant pour des joueurs de poker comme nous, sans cesse confrontés à la variance. Sur le long terme, développer puis maintenir ce mental de champion va faire une énorme différence.
En attendant le prochain séminaire l’année prochaine - j’ai déjà hâte ! - je vous donne rendez-vous pour l’EPT Monte-Carlo qui arrive très vite et le WPO Madrid mi-mai.
Allez saluuut, comme on a dit !
Kitbul
Pour aller plus loin
Nos articles et vidéos sur le séminaire du Team Winamax : 2019 - 2018 / vidéo - 2017 - 2016 - 2015
Les pages à suivre