[Blog] Le seul et l'unique
Par Tournois Live
dansDans mon dernier article sur le blog du Team, je vous racontais mon baptême de feu en Corée du Sud, à l'occasion du festival Triton Poker Series. Depuis, pas mal de choses se sont passées... et ce ne fut presque que du positif : un nouveau festival Triton au Monténégro, tout à fait spectaculaire, avec quatre tables finales, un nouveau titre, et le plus gros gain de ma carrière. Ensuite, retour devant l'ordi pour des Series en ligne : là, j'ai réalisé la meilleure session de ma vie avec 24 heures de résultats dingues. Derrière, il était déjà temps de reprendre l'avion pour retrouver Las Vegas. Pour moi, c'est évidemment la période la plus importante de l'année.
Si l'on raisonne en termes purement comptables, ces WSOP 2024 ont été positifs pour moi. C'est toujours bon de pouvoir le dire lorsque le programme est constitué de tournois très chers enchaînés tous les jours ou presque. Mais au-delà de cela, j'ai envie de parler d'un tournoi à part. Le plus important de l'année, celui que l'on rêve tous de gagner. Vous l'avez compris : on va causer Main Event.
Pour la deuxième année de suite, le record d'affluence a été battu. Cela ne semblait pourtant pas évident, avec des premières journées de départ A, B et C plutôt calmes. Sauf que derrière, le Day 1D a pulvérisé les scores, et des tonnes de joueurs supplémentaires se sont inscrits en dernière minute sur les Day 2ABC et 2D. Chiffre officiel : 10 112 inscriptions. Quelle folie !
C'est l'une des (nombreuses) preuves que le Main Event est bien le tournoi le plus important de l'année. Une compétition unique, capable de réunir plus de 10 000 joueurs prêts à mettre 10 000 $ sur la table afin de poursuivre un rêve. Même en essayant de prendre un peu de recul, cela continue de me paraître complètement fou.
Le Main Event est une espèce à part, et pas seulement en ce qui concerne le jeu pratiqué à table. Oui, sa structure est meilleure : elle permet de jouer son meilleur poker, de tenter des trucs plus créatifs, d'adopter une stratégie exploitante (si l'on trouve la table adéquate !)... mais personnellement, ce qui me plaît le plus dans ce tournoi, ce sont les sensations et les espoirs qu'il est capable de générer chez les joueurs qui ne sont pas habitués à jouer des parties aussi chères.
C'est pourquoi, en tant que joueur professionnel, je me dois d'aborder chaque niveau avec le maximum de concentration. C'est ce que j'ai essayé de faire sur cette édition, la neuvième de ma carrière. Avec le recul, je peux l'affirmer : j'ai joué mon meilleur poker. Je me suis senti complètement in the zone, comme on dit. Le corps et l'esprit étaient synchros, et j'ai réussi à faire progresser mon stack de façon constante.
Mais, et vous le savez sûrement déjà : j'ai chuté durant le Day 5. Je ne vais pas m'étendre sur la façon dont j'ai été éliminé... D'abord parce que vous êtes au courant : la nouvelle a circulé à travers les différents médias qui couvrent les WSOP. Et puis, parce que ce n'est rien d'autre que du poker : les « coolers » font partie du jeu, ce n'est pas la peine d'approfondir ce sujet.
Et j'en suis certain : un jour, je vais « deep-run » pour de bon le Main Event des WSOP... En tout cas, je vais tout mettre en œuvre pour que cela se produise. Terminer en 350ᵉ place sur 10 112 joueurs : pour moi, ce n'est pas vraiment un deep-run ! Cet objectif reste donc en bonne place sur ma « to-do list ».
Un qui a véritablement deep-run est Andrés Gonzalez. C'est un ami et un excellent joueur qui dispose d'un solide palmarès, en ligne comme en live. Et il a parfaitement représenté l'Espagne en table finale. Après la victoire de la Roja à l'Euro, puis le triomphe d'Alcaraz à Wimbledon, cela aurait été très beau qu'un des nôtres remporte le Main Event, pour couronner une semaine de grands succès espagnols. Mais au final, Andrés a dû se contenter de la sixième place. Déjà un très beau résultat si l'on se rappelle qu'il avait le plus petit tapis au début de la finale !
Je vous quitte ici. Je mentirais si je disais que je n'ai pas hâte de retrouver l'Europe, la famille, les amis, et de prendre des vacances. L'été, quoi ! J'espère que, vous aussi, vous pourrez en profiter, et recharger vos batteries. À très vite !
Adrián